François-Joseph BRASART

 

Lorsque Léon-Alexandre meurt à l’hôpital de Rochefort, sa famille, composée de sa femme Marie-Louise MEUNIER, de son fils François-Joseph 13 ans et de sa fille Marie-Louise 8 ans, se trouve dans une situation difficile, peut-être même critique.

La veuve de Léon-Alexandre ne peut prétendre qu’à une petite pension, son mari n’ayant pas atteint à quelques mois près les 25 ans de service.

Un chiffre mentionné dans une lettre semble indiquer que cette pension se monte à 750 francs par trimestre, ce qui est bien peu pour trois même à l’époque.

Marie-Louise se replie sur Lyon et s’installe chez sa sœur Joséphine MEUNIER, 8 rue d’Algérie, et reprend son ancien métier de professeur de piano.

Les officiers du 6ème de ligne, où Léon-Alexandre a fait toute sa carrière, touchés par l’infortune la famille BRASART et séduits par l’intelligence de François- Joseph, décident de se cotiser pour assurer son instruction. A une époque où l’instruction n’est ni gratuite ni obligatoire, François-Joseph est placé comme interne au collège de Saintes, garnison du 6ème de ligne, en quelque sorte comme pupille du régiment. François-Joseph est un excellent élève comme en témoignent ses bulletins et palmarès. Il est reçu bachelier es sciences à 15 ans en 1877.

La chronique familiale dit qu’il aurait souhaité entrer à Polytechnique ou devenir Professeur, mais il lui faut prendre la voie la plus rapide vers un métier. Elle passe par Saint-Cyr où l’on peut se présenter à 18 ans. N’ayant pas obtenu de dispense pour se présenter en 1879, il passe son premier concours en 1880.

C’est à Lyon où il est en vacances qu’il découvre en lisant un journal qu’il est reçu Major de sa promotion. C’est la joie et la gloire pour sa famille et pour tous ceux qui l’ont matériellement et moralement soutenu.

Le principal du collège, ou il n’y a pas de classes préparatoires aux grandes écoles, lui écrit : « Le vieux collège de Saintes en a tressailli d’allégresse jusque dans ses fondements » et un officier du 6ème lui écrit : « Ton nom a fait fureur dans tous les journaux de Saintes ».

Le critique Francisque SARCEY lui consacre un éditorial dans le 19ème Siècle, où il en profite pour plaider la cause des collèges communaux, parents pauvres des lycées, en cette époque où rien n’est gratuit en matière d’instruction. Ses protecteurs militaires obtiennent du conseil d’administration de Saint-Cyr une bourse entière et un trousseau gratuit.

Sa correspondance avec sa mère, d’un style alerte et d’une syntaxe impeccable est très critique à l’égard de l’institution militaire. Il s’adapte assez mal à la discipline sans nuances et à l’instruction formaliste de l’école.

Son ambition est de sortir dans un rang suffisant pour pouvoir choisir un régiment en garnison à Lyon. Sa place de 31ème à la sortie de l’école lui permet de choisir de servir au 96ème régiment d’infanterie qu’il rejoindra en 1882 à Lyon. Il y restera jusqu’à sa nomination au grade de Capitaine en 1893.

Sa mère Marie-Louise MEUNIER meurt en 1883, laissant sa fille Marie-Louise âgée de 16 ans à la garde de la tante Joséphine. Marie-Louise BRASART  est élève dans une pension de jeunes filles où elle a pour meilleure amie la jeune Marguerite GARNIER, du même age, fille de Nicolas GARNIER et Ursule RENOULDLYAT. C’est en allant chercher leurs sœurs que François-Joseph et Michel GARNIER se rencontre et plus tard le frère et la sœur BRASART épouseront la sœur et le frère GARNIER.

Pendant cette vie de garnison à Lyon, il n’y a peu de choses marquantes à part les naissances de Charles BRASART (1889), Nicolas BRASART (1891) et Joséphine BRASART (1897) tous trois à Lyon.

Promu capitaine en décembre 1893, et affecté au 38ème R.I à Saint-Étienne, François-Joseph est admis ensuite dans le corps de l’intendance en mars 1895. Ce passage dans un service serait du, selon la chronique familiale, à des problèmes d’ordre cardiaque mais aussi peut-être à un échec à l’école de guerre et à des perspectives d’avancement plus rapides dans l’intendance. Il est de fait qu’en 1910, alors que la moitié des survivants de sa promotion sont encore au grade  de commandant, il est Intendant Colonel. En 1896, il est muté à Nice, puis promu Intendant de 3ème classe (Commandant), il est muté en Algérie et affecté à Medeah en 1898. Cette expédition africaine, à une époque où l’Algérie est en pleine paix, sera une grande aventure pour la famille BRASART.

Retour d’Algérie en 1901,et affectation à Chalons sur Saône. La famille s’installe de nouveau à Lyon où naît le 10 juin 1905 la petite dernière de la famille, Marie-Louise dite Tante Lily. Elle sera religieuse dans un petit ordre enseignant Lyonnais. Elle mourut en 1943.

Après 5 ans à Chalons, François-Joseph est muté à Melun en 1906 où la famille réside dans un pavillon au 45 de la rue de Dannemarie.

Charles BRASART, le fils aîné, reçu en 1907 à l’Institut Agronomique, fait pendant deux ans tous les jours la navette entre Paris et Melun. Nicolas le frère de Charles est reçu à Saint-Cyr en 1910.

Promu sous intendant de première classe (Colonel), en août 1910, François-Joseph est muté à Besançon où la famille réduite aux parents et aux deux filles, habite 2 rue Vieille Monnaie. Enfin en 1912, retour à Lyon.

Charles, inspecteur au Crédit Foncier après son service militaire dans les troupes d’administration, habite Paris et Nicolas sorti de Saint-Cyr en 1913 est sous-lieutenant au 86ème régiment d’infanterie, au Puy, avant de trouver un poste au 4ème Zouaves en Tunisie. Les deux sœurs poursuivent leurs études à Lyon.

L’Intendant BRASART part aux Armées en novembre 1915, comme directeur de l’Intendance du XIV ème corps d’armée, tandis que sa femme et ses deux filles s’établissent 2 place Saint-Jean  à Lyon à 50 mètres des Michel GRANIER qui habitent au 6 de la même place où vivait encore en 1984 leur fille Marguerite GARNIER.

François-Joseph est enfin promu Intendant Militaire (Général) en Juillet 1916, et Officier de la Légion d’Honneur la même année. Il avait été fait Chevalier de la Légion D’Honneur en 1902 à Chalons des mains du Ministre de la Guerre le Général ANDRE.

En 1916 son fils Nicolas, Capitaine et Chevalier de la Légion d’Honneur pour faits de guerre épouse Geneviève MOISSENET fille d’un officier de Gendarmerie.

En 1917 sa fille Joséphine épouse François LORRIOT, lieutenant d’Artillerie, futur Polytechnicien et fils d’un Intendant Militaire.

L’Intendant Militaire BRASART est nommé en 1918 au service général d’Alsace-Lorraine, puis en avril 1919 directeur de l’Intendance de la XX ème région militaire à Nancy. C’est dans cette ville qu’il a rejoint depuis quelques jours qu’il meurt subitement le 31 mai 1919 au domicile de son cousin germain Anatole BRASART, professeur de musique.

Les fatigues de la guerre avaient aggravé sa maladie de cœur. Il repose au cimetière de Charly (Rhône) auprès de son épouse Marguerite décédée le 5 mai 1953.

Le haut commandement militaire considéra que ce décès était imputable à la guerre, ce qui vaut à mon arrière grand-père d’avoir son nom inscrit sur la plaque des morts pour la France de la Cathédrale Saint-Jean à Lyon.

 

 

     

 

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